L' auteur
Victor HAÏM
Né en 1935, Victor Haïm est dramaturge, metteur en scène et comédien. Sa carrière d’auteur dramatique commence en 1963 avec La Peau du Carnassier qui marque le début d’une longue série de pièces jouées régulièrement : Mourir en chantant en 1966, La Peau d’un fruit en 1972, qui reçoit le prix Ibsen, Abraham et Samuel en 1974, qui reçoit le prix des « U », La Visite en 1975, Accordez vos violons en 1981, etc. La majorité de ses pièces sont publiées aux éditions L’Avant-scène théâtre. En tant que scénariste, il participe à l’écriture de certaines séries télévisées et de téléfilms.
On l’a vu aussi en comédien dans certaines de ses pièces et dans des dramatiques télévisées comme Les Brigades du tigre, La Vérité si je mens, etc.
Depuis une quinzaine d’années, il exerce les fonctions de secrétaire au Centre français du théâtre dépendant de l’UNESCO.
On l’a vu aussi en comédien dans certaines de ses pièces et dans des dramatiques télévisées comme Les Brigades du tigre, La Vérité si je mens, etc.
Depuis une quinzaine d’années, il exerce les fonctions de secrétaire au Centre français du théâtre dépendant de l’UNESCO.
Metteur en scène et comédiennes
- Seul dans Berlin
- Le retour
- Jeux de scène
- L’enfant mort sur le trottoir
- Tous mes rêves partent de gare d’Austerlitz
- Jeux de scène
- Les mangeuses de chocolat
- Huis clos
- Ex-voto
- Seul dans Berlin
- Jeux de scène
- Victoria Station…
- L’enfant mort sur le trottoir
La galerie
On en parle...
« J’ai vu, il y aura quinze jours après-demain, à Volmerange-lès-Boulay, un village mosellan que je ne connais pas – à une trentaine de kilomètres à l’est de Metz – « Jeux de scène », une comédie de Victor Haïm. Il y avait, ce soir-là, sur la route, un brouillard à couper au couteau.
J’ai un défaut principal : je ne sais pas dire aussitôt après l’avoir vue, si une pièce m’a plu ou non… Faisons toutefois exception de « Mithridate », dont j’ai déjà rendu compte ici (mon post du 6 octobre), qui, comme je l’ai dit, a été pour moi un vrai coup de foudre. Bref, je fonctionne dans l’après-coup. Cette fois-ci, on dira que l’après-coup a duré un peu plus longtemps que d’habitude. Ou alors, je n’ai pas vu le temps passer.
J’avais lu le « pitch » : « Gertrude, auteur-metteur en scène tyrannique et cérébrale, retrouve Hortense, comédienne opportuniste et instinctive, actrice naguère adulée, pour la première répétition d’une nouvelle pièce. Gertrude use de son ascendant moral et intellectuel sur sa comédienne pour la soumettre aux exigences démesurées de son texte. Hortense joue avec les sentiments de son metteur en scène en lui racontant ses aventures amoureuses. De remarques faussement anodines en critiques délibérément acerbes, les deux femmes s’embarquent dans un bras de fer impitoyable.
Qui dominera l’autre dans ce rapport de force sadique et drolatique où se mêlent amour et haine, attirance et répulsion ? »
Il y a, de prime abord, un point positif : le pitch est fidèle point par point à la pièce (ou inversement, c’est comme on veut).
Sur le coup (donc, bien avant l’après-coup), j’ai encaissé : s’agissant d’une pièce assez cérébrale, il fallait concentrer toute son attention sur l’objet, du début à la fin, au risque d’une surchauffe aléatoire, pour en suivre l’évolution qui, au demeurant, était toute simple. Bref, le texte n’était pas facile. Grâces en soient rendues aux deux comédiennes !
Par chance et pour notre plus grand bonheur, donc, le jeu, fort bien articulé, était admirablement servi par un superbe duo constitué tout en opposition d‘Anne Weinberg-Clausse, déjà vue dans « Seul dans Berlin » pendant le dernier festival du théâtre du Quai, et de Sophie Burger que je découvrais pour l’occasion.
La mise en scène, de Jean-Luc L’Hôte était, comme à chaque fois avec la compagnie L’Autre Scène réduite à la stricte compréhension du texte, magnifique de sobriété.
J’aime ces scènes épurées, dépouillées, minimalistes, au service d’un texte.
Je tombe sur un entretien mené par Le Quai, Centre Social et Culturel du Sablon avec Sophie Burger (« Ça se passe au Sablon », décembre 2022-janvier 2023). Le rapport à l’auteur est toujours une remise en question : « Est-ce qu’on s’est compris ? Ce que le metteur en scène a perçu correspond-il à ce que l’auteur a pensé ? Comment les gens perçoivent-ils ce qu’on a joué pour eux ? »
C’est cela qui, selon moi, est merveilleux dans ce jeu de dupes qu’est la scène théâtrale : l’honnêteté des comédiens. En cela, Anne Weinberg et Sophie Burger ont gagné leur pari.
Il y avait donc ce soir-là un brouillard à couper au couteau et, tout au bout, dans la magnifique salle polyvalente de cette improbable campagne, une pièce et un texte à déciseler au scalpel. Du grand jeu d’esthète, quoi !
C’était beau mais, il n’y a pas à dire, je préfère les alexandrins de Mithridate sous un ciel plus clair.« Alain Laisné-Woll